De Natitingou (Bénin) à Ouagadougou (Burkina
Faso)
Nos fêtes de fin d'année !
Nous sommes à Natitingou pour le réveillon
et le jour de Noël. Impatients de découvrir comment est vécue cette fête
en Afrique, nous souhaitions être dans une ville pour l'occasion. Nous logeons dans une mission catholique tenue
par des franciscains. La mission étant excentrée et la ville étalée, nous ne
retournons pas au centre le soir du 24. Nous assistons à des animations
(devinettes et chants de Noël) sensées faire patienter les paroissiens
jusqu'à la messe de minuit. Nous n'aurons
pas cette patience et irons nous coucher, le tube digestif fragilisé par
15 jours de Bénin. Notre Saint Sylvestre est tout aussi mouvementée. Nous
faisons un camping sauvage dans la "savane plantée" burkinabé.
Au loin, des percussions nous rappellent que ce soir, c'est fête (même si
les gens jouent souvent du tam-tam). Il est 19H27, nous éteignons nos
frontales (en camping sauvage, il vaut mieux éviter au maximum la lumière
si on ne veut pas être repéré dans toute la contrée). On se lèvera à 4H30 le
premier jour de l'année 2004.
Le Parc National de la Pendjari (Bénin)
Principal attrait touristique du Bénin, il
est aussi la plus grande concentration de Français jamais rencontrée
depuis notre atterrissage à Cotonou (même à l'aéroport, il n'y avait pas
de Français). Quelquepart, ça fait du bien. Mais par ailleurs, nous ne
sommes plus habitués au tourisme de masse (le terme est peut-être
exagéré: 50 personnes réunies au campement tout au plus) et au côté
"organisé" de la journée. Celle-ci a cependant été rentable
quant aux animaux aperçus: hippopotames, bubals,phacochères, babouins,
éléphants...Nous n'avons pas de photos (pas de preuves) mais les animaux
sont réellement plus sauvages qu'à Vincennes et ne connaissent pas le
défilé de mode (à part les cervidés dont la curiosité dépasse l'instinct
de survie; mais quel est l'intérêt de faire 6000 km pour filmer des
chevreuils?). A faire une fois dans sa
vie !
Le camping sauvage.
C'est au Burkina Faso, dans une zone de savane arborée que nous avons
fait notre premier "camping sauvage". Au Bénin, nous
avions l'impression qu'il y avait quelqu'un derrière chaque fourré. Dans
le Sud Est du Burkina, l'aspect forestier et sauvage de la région nous a
incité à franchir le pas. Quel bonheur! Un coucher de soleil pour nous
seuls, le silence absolu, la solitude, ...des choses rares en Afrique (au
vécu de notre maigre expérience). Nous allons par la suite apprécier ces
pauses où le voyage des rencontres est temporairement suspendu.
Les "coupeurs de route": mythe ou
réalité?
A peine la frontière franchie, tout en
pédalant, nous discutons avec un Burkinabé qui revient du Bénin avec 2
bidons d'essence sur le porte bagage pour vendre le carburant dans son
pays. Le mot est vite lâché: coupeur de routes. Attention aux
coupeurs de routes si vous n'empruntez pas la voie principale. Au poste
frontière, nous parlons de notre itinéraire au douanier et il nous dit
que la route de Kompienga est interrompue par le lac du barrage du même
nom, donc que la région est difficile d'accès, donc que les policiers n'y
vont pas et donc, qu'il y a des coupeurs de route. A Tenkodogo, attention
aux coupeurs de route sur la piste de Ourgaye! A Ourgaye, attention aux coupeurs de route à Sanga! Mais qui a
réellement fait les frais d'un coupeur de route? Nous, on veut du vécu! Et là, pas de
réponse. Notre sentiment: les gens sont
toujours surpris de nous voir traverser la brousse d'un bout à l'autre de
leur pays. En
effet, ici, les personnes semblent ne se déplacer que par intérêt (aller au
marché acheter / vendre leurs produits par exemple). Du coup, si vous
citez le nom d'un bled situé 3 villages plus loin que le leur, il ne
connaissent pas (d'autant plus, s'il n'y a pas de marché). Et qui n'a pas
peur de l'inconnu? Ils ont "bon dos", les coupeurs de route.
PS: Coupeur de route = braqueur qui barre la
route au voyageur avant de le dévaliser.
Le fromage Peul
Les Peuls: groupe ethnique anciennement
nomade, aujourd'hui quasiment sédentarisé, représenté dans plusieurs
pays: Mali, Burkina, Bénin, Niger...Ils sont reconnaissables à leurs
traits moins négroïdes que la moyenne Afrique de l'Ouest (nez fin,
cheveux moins crépus...); ils sont apparemment souvent éleveurs de
bétail...
Le fromage peul: le seul fromage que l'on
trouve au Bénin (à part la Vache Qui Rit) fabriqué à base de lait de
vache par les peuls, ressemble un peu à la mozzarella, et est consommé
souvent cuit dans une sauce.
Mais attention! Au Burkina, les peuls ne
font pas de fromage. En tous cas, pas dans la région de Pognia - Tikonti
où N'Dabla a osé parler de fromage à un Peul et qui lui a répondu avec
stupeur: "j'en connais un, il a 100 boeufs et il ne fait pas un seul
fromage!"
Nous retiendrons de tout cela:
1) que nous ne mangerons plus de fromage
peul au Burkina.
2) il y a plusieurs "sortes" de
peuls et gare à ceux qui les mettent tous dans un même panier.
3) que les boeufs ne sont pas des vaches ( avec un
comme avec cent si ce sont des boeufs il n'y a pas une goutte de lait
pour faire du fromage! ).
Remettons les pendules à l'heure
En relisant nos récits, nous nous sommes
aperçus de leur caractère un peu trop commercial. Nous ne sommes pas une
agence de tourisme et nous ne sommes pas là pour promouvoir le voyage à
vélo en Afrique. Cette page est donc
destinée " à remettre les pendules à l'heure".
Le vélo c'est quand même fatiguant.
Un tapis de sol, c'est quand même moins
confortable qu'un matelas Epeda.
Une selle de vélo, c'est quand même moins
confortable qu'un siège de bureau.
Le tube digestif est quand même assez
malmené.
Les africains sont un peu trop accueillants. Explication: lors
d'une journée à vélo, vous avez droit à:
Bonjour yovo, bonjour le blanc, bonjour patron,
yovobonjourçavabienmerci, yovo ça va et la santé, yovo et la famille,
yovo cadeau, yovo argent, Heh le blanc, yovo bonsoir, bonne arrivée...Et
pour N'Dabla, on ne sait pas ce qu'ils lui disent car ils lui parlent
dans leur langue, la prenant pour une locale.
Là où ça devient moins appréciable, c'est que cette gentillesse se
manifeste souvent lors d'une montée, en plein cagnard. Et qu'ils
attendent une réponse de ta part.
PS: Yovo = blanc
Nourriture:
le dessert: le plateau géant aux milles fruits exotiques = mythe. Si les gens
cultivent des bananes, vous aurez des bananes; s'ils ne cultivent rien, vous
n’aurez droit à rien. Ici, Rungis et la culture sous serre, ça n'existe
pas.
Le plat principal: question diversité, c'est
encore plus rude. Pâte de maïs, pâte d'igname et riz. Heureusement, nous
pouvons agrémenter notre pâte avec de nombreuses sauces très pimentées ou
très très pimentées (au choix).
Entrée: oubliez
En conclusion, nous nous proposons de bannir
l'expression "cuisine africaine" et de la remplacer par
"alimentation africaine".
Les villes (architecture)
Le guide du Routard nous propose systématiquement
environ 6 villes par pays d'Afrique Noire à visiter. Nous vous en
proposons une seule: celle où vous déposera votre avion.
Les touristes
Quand on ne voit pas de français pendant 15 jours, ils nous
manquent et dès qu'on en rencontre, ils nous indisposent.
IMPORTANT
Les propos tenus dans cette page n'engagent que nous. Ces
commentaires sont le fruit de notre ressenti à un instant t et ne peuvent
en aucun cas servir de base à un cours de géographie (pas plus que les
autres pages il est vrai). D'ailleurs, concernant la nourriture, elle se
trouve être meilleure au Burkina (plus européenne en fait).
Pour voir les photos c'est ici
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