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De Ouagadougou (Burkina Faso) à Mopti

Nous reconnaissons avant toute chose avoir été un peu sévères avec l'architecture des villes africaines. Car il faut l'avouer: Ouagadougou "sort du lot". En effet, les quelques km2 que couvre le centre-ville font preuve d'une recherche d'originalité architecturale. Les immeubles du "quartier des affaires" ont un cachet "art déco" à la sauce africaine. N'y connaissant rien en architecture, arrêtons nous là pour cette description.

De Ouagadougou, nous nous sommes dirigés vers le Nord-Est du Burkina. La première ville après Ouaga est Kaya: une cité "Bagdad Café" où les stations services Total, Mobil...flambant neuf et affichant leur insolente opulence semblent avoir été parachutées au milieu de quasi - bidonvilles. Kaya est aussi pour nous la fin du goudron dans notre traversée du Burkina Faso. Kaya nous apparaît comme une transition vers des paysages de type sahélien: les arbres et arbustes sont plus espacés et plus épineux. Là où le vent souffle, la végétation devient presque inexistante et laisse la place à des étendues de roches et de gravillons rouges.

Kaya-Dori: une portion d'une étape du Dakar 2002, 160 km, distance que nous mettrons 4 jours à parcourir (contre probablement 1 H pour les concurrents du célèbre rallye), harmattan de face, tôle ondulée et gravillons de latérite ne nous simplifiant pas la tâche. Dori est à 50 km de la frontière du Niger et assume bien son rôle de porte du Sahel. L'ethnie des Peuls est maintenant majoritaire au détriment des Mossi du centre du pays. Le paysage est aride, le sable prend subtilement le dessus sur les gravillons, les terres cultivées le sont souvent grâce à l'irrigation de zones aménagées en aval de barrages. L'élevage devient prédominant. On perçoit certes la rudesse du climat mais on ne retrouve pas les images de fatale avancée du Sahara, d'animaux squelettiques, de populations fuyant la région ou subissant les caprices de la nature. Nous, les vaches, nous les avons trouvées en forme (des vaches "taille mannequin" mais pas des squelettes ambulants). L'eau, il y en a moins qu'en Normandie mais on en voit: ça et là, des résurgences forment des oasis naturelles, des lacs artificiels et des zones irriguées ont été aménagées. Des puits sont forés, le réseau de pistes rurales rénové, les montagnes sont prospectées par des sociétés étrangères pour trouver des minerais comme de l'or. Bref, la partie du Sahel que nous avons traversée nous est apparue bien vivante. Probablement, est-ce différent lorsqu'on avance encore vers le Nord et les premières dunes de sable.

Nous avons ensuite longé la Réserve Partielle du Sahel par sa limite Sud. Le paysage est minéral mais pas "fin du monde" comme l'annonçait notre guide. La piste est en excellent état et nous avons l'impression que ses 200 km nous appartiennent tant la circulation est dense. Un régal.

A Djibo, nous souhaitons monter vers le Nord pour passer au Mali mais rapidement les autochtones nous découragent en nous décrivant des dunes de sable quasiment infranchissables sur 40 km de distance. La seule solution est ainsi pour nous d'attendre 2 jours le départ d'un camion de marchandises destinées au marché de Boni au Mali. Le moment du grand départ est arrivé: il est 16H30. Nous prenons place parmi 50 à 100 personnes entassées sur les marchandises. Légère appréhension. Il faudra 9 heures pour parcourir les 130 km qui séparent Djibo (Burkina Faso) de Boni (Mali). 9 heures de fourmillements dans les jambes avec comme punition supplémentaire, l'interdiction de dormir. En effet, à chaque arbre, il faut se baisser et rentrer sa tête entre ses jambes pour éviter de se faire fouetter le visage par des branchages d'épineux. Et c'est d'ailleurs lors de ce trajet que nous avons pris conscience de l'omniprésence des arbres dans cette partie de l'Afrique Sahélienne.

L'arrivée à Boni est une récompense à la fois pour les fesses et pour les yeux. D'une part parce que notre calvaire de voyage motorisé s'est achevé et d'autre part parce que le paysage est magnifique. D'immenses falaises ocres surplombent le village de toutes parts. De Boni, nous nous rendons à Hombori par la N16 (la route Bamako - Gao). Y a t-il d'ailleurs 16 routes au Mali? Cette route bitumée a d'original le fait qu'elle se termine en cul de sac. Comme la route 66 qui s'arrête au bord du Pacifique, le N16 du Mali prend fin aux portes de l'infranchissable Sahara. Hombori, ce sont les plus hauts sommets du Mali (1155 m): en fait des rochers énormes entièrement dénués de végétation. Sur la route de Hombori à Douentza (140 km), on se prend un peu pour Lucky Luke, pauvre cow boy solitaire au milieu du Far West et de la Monument Valley en Arizona.

Douentza: porte d'entrée Nord - Est du célèbre Pays Dogon. Résumons brièvement ce que nous avons vu au Pays Dogon: des villages magnifiques dissimulés dans les éboulis de la falaise de Bandiagara, un micro - climat sur le plateau Dogon (cours d'eau!) exploité à fond par les autochtones (cultures étagées et irriguées: oignons entre autres), un peuple fier de son histoire et de son présent, du tourisme: beaucoup de Français et d'européens en 4x4 (le terme "beaucoup" est bien sûr relatif aux 800 km de brousse que nous venons de traverser)

 


 

Moquons nous les uns des autres

Il faut reconnaître que nous sommes toujours un peu vexés d'être assimilés par les locaux à des touristes de base, à tous ces européens qui se baladent en Land Cruiser climatisé. En effet, les gens d'ici mettent tous les touristes dans un même panier: des riches qui sont là pour dépenser leur argent. C'est injuste, nous, nous ne sommes pas des vacanciers: nous sommes des voyageurs. Nous, on compte en CFA: une omelette à 1000 (10 Frs), on trouve cela hors de prix et on change de restaurant.

Mais en réfléchissant un peu à notre condition, il faut l'avouer: nous sommes les plus ridicules des touristes. Se prélasser au bord d'une piscine, siroter un verre à un bar, se payer l'hôtel climatisé après un an de labeur parisien, c'est compréhensible.

Traverser un pays à vélo sous la chaleur, dormir en tente, ne pas se laver pendant 3 jours...etc , tout cela quand on est censé venir de la riche Europe dépenser son argent, n'est-ce pas ce qu'il y a de plus ridicule?

D'ailleurs, les gens nous le font comprendre à leur manière:

"De Cotonou?! A vélo?!"

"Ah! Vous avez le courage!" (traduction: vous n'êtes pas un peu "timbrés")

"Mais vous faites tout ça, c'est une compétition? Une course?"

"Vous êtes payés pour faire ça?!"

"C'est professionnel ou du tourisme?"

Eh oui. Nous sommes bien obligés de l'avouer: c'est du tourisme.

 

Cette séance d'auto - critique passée, nous pouvons nous permettre de relater ici quelques mots et anecdotes sortis de la bouche de gens rencontrés sur notre route. A notre tour, de rire un peu!

La fascination de la France:

"- Vous pensez souvent à la France?

- Oui, souvent. Tous les 45 mn avec le journal de RFI"

Nous sommes à Baraboulé, Burkina Faso, et tous les 45 mn (20 fois par jour), cet homme pense qu'il ne pourra jamais aller en France.

Le style architectural de Ouagadougou:

"Ici, au Burkina, le gros problème, c'est l'eau ou plutôt le manque d'eau. Sans l'eau, on ne peut rien faire. D'ailleurs, faire du ciment ici revient très cher. Ce n'est pas pour rien si à Ouaga, les immeubles ne dépassent pas 5 étages. Le ciment est tellement cher qu'au cinquième étage, il n'y a plus d'argent. Ce n'est pas comme à Abidjan où il y a de l'eau et donc des gratte - ciels"

Peul 1: physique

"Vous aurez beau tremper un peul dans l'huile, il ne grossit pas"

Peul 2: extrémiste

"Le peul, il est extrémiste: s'il décide de ne pas boire, il ne boit pas; s'il décide de boire, il va boire 10 bières et se mettre parterre. Pas de juste milieu"

Peul 3: pudique

"Un peul, il peut crever de faim mais il ne mangera pas devant toi"

 

Signes extérieurs de virilité:

"Attends, tu ne fumes pas la cigarette, tu ne croques pas la cola et tu fais la cuisine! Mais t'es presque une femme! "

 

Econome:

"Moi, polygame, jamais! Il faut acheter 4 pagnes au lieu de 2, nourrir plusieurs femmes, les soigner...Non...Cela reviendrait trop cher!"

Note d'hôtel:

Avez-vous déjà vu quelqu'un payer une note d'hôtel pour plusieurs personnes et plusieurs nuits avec l'équivalent de nos pièces de 1 Franc et de 50 centimes?

Détail de la note:

160000 CFA (1600 Frs) payés avec 400 pièces de 100 CFA, 800 pièces de 50 CFA et 80 billets de 1000 CFA.

Il a fallu 45 mn au gérant de l'hôtel et aux clients pour vérifier le règlement de la note.

 


Et les femmes

Ce qui nous a frappé au Bénin, c' est la vitalité de ce pays et la place que les femmes se sont forgées dans cette société. Elles participent activement à l'économie du pays. Ce sont elles qui préparent et vendent la nourriture que l'on peut trouver dans la rue. De ce fait, elles contribuent à créer de véritables lieux de vie où se mêle toute la population. Par exemple, les marchés nocturnes où quand la nuit tombe, des lampes à pétrole illuminent les étales de bananes, d'oranges et de galettes. D'ailleurs les enfants ne sont jamais très loin. Elles tiennent aussi les restaurants de rue où l'on peut manger sur des bancs.

Par contre au Burkina et au Mali, on a l'impression que la vie s'arrête au coucher du soleil. Les rues sont presque désertes et les seuls endroits où l'on peut se restaurer et causer sont tenus par et pour des hommes. C'est un sentiment assez troublant que d'avoir l'impression que la vie s'arrête pour une partie de la population (les femmes et les enfants). De ce fait, on est assez mal à l'aise en tant que femme touriste, hors norme presque hors-la-loi quand on se retrouve dehors, la nuit à vouloir manger. Ce qui est surprenant, c'est que l'on perçoit que cette mise à l'écart nuit à la vitalité du pays.

L'ironie de cette situation est que les femmes du Burkina et du Mali semblent travailler plus que les femmes du Bénin mais elles ne peuvent acquérir cette autonomie qu'ont les Béninoises.

 

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