De Constitucion à Puerto Mont
Malgré différents atouts (l'océan Pacifique,
le port, le soleil), Concepcion est une ville laide. Comme toutes les
villes du sud de l'Amérique, elle a sa « plaza de armas »
richement décorée avec une multitude de magasins qui gravitent autour.
Mais dépassés nos besoins primaires de consommation, il ne reste pas
grand chose. Il faut ajouter pour sa défense qu'elle a subi plusieurs raz
de marée et tremblements de terre. Et, comme un phénix, elle renaît de
ses cendres à chaque fois avec de moins en moins de joyaux
architecturaux. La présence des Allemands dans la région commence à se
faire sentir : nous pouvons déguster des strudels et les magasins
ont des consonances germaniques qui confèrent à la ville une certaine
originalité par rapport aux autres du nord du Chili. Les colonies
allemandes datent du milieu du XIX siècle. Un chilien fut envoyé en
Allemagne afin de trouver des candidats. Pour les inciter à immigrer, on
octroyait aux volontaires des terres, une paire de bœufs et si celui-ci le désirait la nationalité chilienne.
Il y a différents chemins pour aller à
Puerto Montt et le plus simple est de descendre via la Panaméricaine. Mais comme nous ne sommes point
pressés, nous décidons d'aller à Lonquimay complètement à l'opposé de
Conception. La route est « muy linda ». La fête de
l'indépendance du Chili approche à grands pas et nous ne pouvons point
rater ces réjouissances espérées mémorables. Dans ce but, nous nous
arrêtons dans une toute petite ville : Curanilahue. Depuis deux
semaines environ, nous croisons sur la route des voitures ornées de
drapeaux du Chili. Les préparatifs pour la fiesta battent leur plein (
entre autres préparation des empanadas, mangés toute l'année et surtout
pendant les fêtes). Tous les Chiliens que nous rencontrons nous parlent
de cette fête. Alors en quoi consiste-t-elle ?! A Curanilahue, nous
avons droit à une grande kermesse organisée dans un parc pendant 3 jours.
Boire et manger (Pisco, empanadas…)
sont les ingrédients
essentiels de la fête. Aujourd'hui, les
femmes jouent au football et des stands de toutes sortes (tir, loterie,…) ont pris
place dans le parc. Malheureusement, le rodeo, la seule attraction
exotique pour nous, a été annulé pour
cause de pluie. Nous avons été décus car vu l'enthousiasme des Chiliens ,
nous nous attendions plus à « la nuit blanche » qu'à la
« foire du trône ». Comme quoi, huit mois de voyage ne sont pas
venus à bout de notre naïveté !
A Curanilahue, nous logeons chez une famille chilienne très
sympathique. Elle
loue des chambres pour la nuit ou pour quatre heures. Au Chili, le divorce vient juste d'être légalisé
et les Chiliens vivent très longtemps chez leurs parents. Dans une
maison, trois générations peuvent cohabiter. Ceci se traduit par
un balai incessant de couples qui viennent y chercher un peu d'intimité
et auquel le volume de la chaîne hi-fi s'adapte. Depuis un bout de temps,
une question nous brûle les lèvres. Le fils âgé de quatorze ans de notre
maîtresse de maison nous donne l'occasion de la poser :
« -Es la primera vez que…(pas le temps de finir la phrase) ?
-Si, si !! » nous répond-il le sourire
aux lèvres.
C'est bel et bien la première fois qu'il
voit une noire
En route pour Lonquimay, nous faisons halte
à Victoria marqué sur notre carte comme un petit village, surprise !
C'est une ville. Où allons nous dormir ? Hotel “or not” hotel. Et si nous allions poser la question aux
carabinieros .
« vous voulez dormir en toute sécurité, nous pouvons vous proposer de
dormir dans le jardin du commissariat » nous répond le chef. C'est
ainsi que nous avons encore franchi une étape dans le palmarès des
endroits les plus saugrenus de camping.
Peu à peu, nous apercevons le volcan Llaima
à cent kilomètres de là. Cette vue rompt la monotonie de la route. Nous
sommes soulagés de voir autres choses que des forêts de pins. Qui dit
volcan, dit sources thermales.
Après huit mois de pédalage, après avoir
roulé sous la pluie, le vent, le froid que pourrait être le paradis d'un
cyclotouriste. Eh ! Bien, le paradis cyclo - touristique peut se
résumer en 3 mots « Las termas de Trancura ». Voici le menu de
notre journée à Eden :
Pour le petit déjeuner :
Une petit déjeuner au lit avec beurre et
confiture.
Au déjeuner
En entrée : une piscine chauffée à 45°,
une autre à 35° et au final une à 30°.
En plat principal : les thermes pour
nous seuls sans un touriste, sans un Chilien.
En dessert : un hydro–massage.
Et la cerise sur le gâteau : la pluie
qui s'abat sur les fenêtres des thermes et la douce pensée de ne pas
pédaler sous ce déluge.
Au dîner
Un bon repas au restaurant
Après le bonheur des sources thermales,
direction Puerto Montt. De là, nous irons à Chiloé à la rencontre des
pêcheurs de coquillages.
Pour voir les photos c'est ici
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